Le colloque
Interactions Mutlimodales Par Ecran (IMPEC 2014) propose un lieu de débat scientifique centré sur les pratiques socio-relationnelles de la vie quotidienne.
Nous proposons un panel
sur les formes d'interactions sur les médias socionumériques avec deux
collègues du laboratoire ELLIADD de l'Université de Franche-Comté.
Panel : les formes d'interactions sur les médias socionumériques
Ce panel propose
d'étudier les formes d'interactions sur les médias socionumériques selon
trois angles différents ou trois échelles d'analyse :
- la structure des
interactions sur une plateforme donnée (Youtube)
- une comparaison des
formes d'interactions prescrites par différentes plateformes des
médias socionumériques (Facebook, Twitter, Linkedin et les forums privés)
- puis un élargissement
de l'analyse aux pratiques sociales dans lesquelles les usages de ces
dispositifs s'inscrivent, à travers la question de la création de
la confiance sur les médias socionumériques.
Un second objectif de
ce panel est de pouvoir discuter des traditions de recherche en
sciences du langage et en sciences de l'information et de la
communication afin d'approfondir l'analyse des interactions sur les
médias socionumériques.
Trois chercheurs du
laboratoire ELLIADD de l'Université de Franche-Comté se sont réunis
pour répondre à ces objectifs.
Christelle Combe Célik,
ELLIADD-DID « Vlogues sur Youtube : un nouveau genre
d'interactions multimodales »
Jean-Claude Domenget,
ELLIADD-OUN « Une comparaison des interactions sociales
sur les médias socionumériques »
Alexandre Coutant,
ELLIADD-OUN « L'établissement de la confiance sur les médias
socionumériques »
Une comparaison des interactions sociales prescrites sur les médias socionumériques
La
comparaison proposée des architectures techniques de différentes
dispositifs du Web social et des formes d'interaction prescrites par
eux (Proulx, 2012 ; Di Gangi et Wasco, 2009) permet de préciser
certaines normes sociales et d'interaction de ces dispositifs.
Le
modèle dominant de la timeline
s'appuie sur la norme sociale de la prescription ordinaire (Stenger
et Coutant, 2009), en multipliant les sollicitations d'interactions
afin d'engager les individus à entretenir en continu les relations
créées via le dispositif. Il s'agit du modèle adopté par Facebook
pour prescrire la gestion de relations d'amitié.
Les
plateformes de partage de contenus apparaissent comme des dispositifs
instables (Latzko-Toth, 2010) ; visant à concilier des
ambitions stratégiques d'exploitation de la participation avec un
auto-ajustement au fur et à mesure des souhaits des usagers et
prescrivant à l'usager de mélanger des informations personnelles et
professionnelles. Dans ce cadre, Twitter joue un rôle important dans
la construction de l'identité de certaines professions (Domenget,
2013).
Des
systèmes de recommandation invitant à élargir continuellement les
cercles relationnels des usagers dont les interactions sont cadrées
par des algorithmes (Cardon, 2013). Linkedin, très bon exemple de
ces dispositifs dans lesquels la norme sociale de la promotion de soi
autour de centres d'intérêt est au cœur d'un tel dispositif.
D'autres
dispositifs servent surtout à maintenir un lien au sein de
collectifs (Proulx et Latzko-Toth, 2000), rassemblés autour du
partage de contenus en ligne. Les forums privés sont l'exemple
historique et emblématique de ces dispositifs dans lesquels les
interactions reposent sur la qualité du contenu partagé et le
respect des règles d'interactions.
Derrière
la flexibilité des architectures techniques des dispositifs, selon
les supports utilisés afin de répondre à des situations d'usage
multiples ; la norme d'usage dominante prend une connotation
temporelle en prescrivant les dimensions de la continuité, de
l'immédiateté, de l'intensité, de l’irréversibilité, de
l'immunité etc. lors des usages de ces dispositifs.