mercredi 2 juillet 2014

Colloque IMPEC 2014 : une comparaison des interactions sociales prescrites sur les médias socionumériques

Le colloque Interactions Mutlimodales Par Ecran (IMPEC 2014) propose un lieu de débat scientifique centré sur les pratiques socio-relationnelles de la vie quotidienne.
Nous proposons un panel sur les formes d'interactions sur les médias socionumériques avec deux collègues du laboratoire ELLIADD de l'Université de Franche-Comté.

Panel : les formes d'interactions sur les médias socionumériques


Ce panel propose d'étudier les formes d'interactions sur les médias socionumériques selon trois angles différents ou trois échelles d'analyse :
- la structure des interactions sur une plateforme donnée (Youtube)
- une comparaison des formes d'interactions prescrites par différentes plateformes des médias socionumériques (Facebook, Twitter, Linkedin et les forums privés)
- puis un élargissement de l'analyse aux pratiques sociales dans lesquelles les usages de ces dispositifs s'inscrivent, à travers la question de la création de la confiance sur les médias socionumériques.

Un second objectif de ce panel est de pouvoir discuter des traditions de recherche en sciences du langage et en sciences de l'information et de la communication afin d'approfondir l'analyse des interactions sur les médias socionumériques. 

Trois chercheurs du laboratoire ELLIADD de l'Université de Franche-Comté se sont réunis pour répondre à ces objectifs.
Christelle Combe Célik, ELLIADD-DID «  Vlogues sur Youtube : un nouveau genre d'interactions multimodales »
Jean-Claude Domenget, ELLIADD-OUN « Une comparaison des interactions sociales sur les médias socionumériques »
Alexandre Coutant, ELLIADD-OUN « L'établissement de la confiance sur les médias socionumériques »


Une comparaison des interactions sociales prescrites sur les médias socionumériques




La comparaison proposée des architectures techniques de différentes dispositifs du Web social et des formes d'interaction prescrites par eux (Proulx, 2012 ; Di Gangi et Wasco, 2009) permet de préciser certaines normes sociales et d'interaction de ces dispositifs.
Le modèle dominant de la timeline s'appuie sur la norme sociale de la prescription ordinaire (Stenger et Coutant, 2009), en multipliant les sollicitations d'interactions afin d'engager les individus à entretenir en continu les relations créées via le dispositif. Il s'agit du modèle adopté par Facebook pour prescrire la gestion de relations d'amitié.
Les plateformes de partage de contenus apparaissent comme des dispositifs instables (Latzko-Toth, 2010) ; visant à concilier des ambitions stratégiques d'exploitation de la participation avec un auto-ajustement au fur et à mesure des souhaits des usagers et prescrivant à l'usager de mélanger des informations personnelles et professionnelles. Dans ce cadre, Twitter joue un rôle important dans la construction de l'identité de certaines professions (Domenget, 2013).
Des systèmes de recommandation invitant à élargir continuellement les cercles relationnels des usagers dont les interactions sont cadrées par des algorithmes (Cardon, 2013). Linkedin, très bon exemple de ces dispositifs dans lesquels la norme sociale de la promotion de soi autour de centres d'intérêt est au cœur d'un tel dispositif.
D'autres dispositifs servent surtout à maintenir un lien au sein de collectifs (Proulx et Latzko-Toth, 2000), rassemblés autour du partage de contenus en ligne. Les forums privés sont l'exemple historique et emblématique de ces dispositifs dans lesquels les interactions reposent sur la qualité du contenu partagé et le respect des règles d'interactions.
Derrière la flexibilité des architectures techniques des dispositifs, selon les supports utilisés afin de répondre à des situations d'usage multiples ; la norme d'usage dominante prend une connotation temporelle en prescrivant les dimensions de la continuité, de l'immédiateté, de l'intensité, de l’irréversibilité, de l'immunité etc. lors des usages de ces dispositifs.