RFSIC N°
8 – Appel à contributions
Humanités
Numériques et Sciences de l'Information et de la communication
Coordination :
Julia Bonaccorsi, Valérie Carayol, Jean-Claude Domenget
Les
sciences de l’information et de la communication ont de longue date
développé des théories et des paradigmes qui permettent de saisir
et d’analyser les enjeux sociaux liés au « numérique »
(numérisation, informatisation, TIC) : qu’il s’agisse des
travaux ayant souligné les implications des systèmes d’information
informatisés dans l’organisation du travail, ceux portant sur les
mutations médiatiques de la communication, ceux analysant les
relations entre technique et société à travers les usages des
dispositifs d'information et de communication, ceux encore
interrogeant les discours de la société de l’information, ceux
abordant les industries culturelles ou encore les médiations liées
à la numérisation documentaire…
L’observation
des transformations de la circulation des savoirs et de la
communication par le numérique est ainsi au cœur des SIC,
impliquant non seulement la construction de cadres opératoires
théoriques, mais également une pratique empirique du numérique
dans les objets analysés et les méthodes, et ce, par les angles
croisés des approches documentaires et informationnelles,
socio-économiques, interprétatives et sémiologiques…
Aujourd’hui,
ces questions sont rendues visibles dans le champ des Humanités
Numériques parfois considéré comme un nouveau champ de recherche,
une transdiscipline, une « postdiscipline », une « zone
d'échange » entre disciplines ou encore un mouvement de
renouveau des SHS symbolisé par le Manifeste des digital humanities
en 2011 entre autres.
La
visée de ce dossier est de décrire le carrefour entre SIC et
humanités numériques, souhaitant interroger ce qu’ont produit de
spécifique les SIC sur les questions abordées par les chercheurs se
réclamant des humanités numériques. Quels cadres théoriques ont
été éprouvés ? Quelles avancées particulières seraient
propres aux SIC dans un contexte où la pluridisciplinarité est
constitutive des projets identifiés humanités numériques ?
Autrement dit, il s'agit de s'intéresser à ce que les SIC ont à
dire des humanités numériques tout autant qu’à ce que les
humanités numériques apportent à la réflexion en SIC.
Plutôt
que la définition d’un positionnement ou d’une identité
disciplinaire, nous souhaitons réunir des travaux de recherche
autour de trois principaux axes dans la perspective de faire émerger
des synergies.
-
Le premier axe proposé concerne tout d’abord notre métier de chercheur travaillant sur les phénomènes info-communicationnels : quels changements dans les pratiques de recherche sont induits par les projets en humanités numériques ou plus largement en lien avec le numérique (l’innovation par exemple) ? Sommes-nous face à une transformation des savoirs et des compétences ? Les travaux attendus pourront éclairer la dimension organisationnelle des projets (acteurs, métiers, discours), des métiers et des pratiques, comme leur dimension interdisciplinaire.
-
Le deuxième axe est celui des possibilités offertes par le numérique dans la pratique même de la recherche : dans une visée réflexive, il s’agit ainsi de questionner les formes de connaissances produites à travers des expériences. A travers l'analyse des méthodes mises en place, en fonction des objectifs visés, l'accent pourra être mis sur les conditions de production et de recueil des données, leurs dimensions quali-quantitatives, la manière de les traiter. Il est attendu que soient analysées les spécificités des terrains et des méthodes construites, et les questionnements épistémologiques suscités par la mutation des pratiques. Par exemple, les travaux pourront porter sur l’importance des processus d’automatisation des processus de recherche, de l’algorithmie et des Big Data.
-
Le troisième axe souhaite encourager les propositions décrivant les problématiques critiques, éthiques, anthropologiques, que les SIC ont travaillées à propos de la numérisation de la société. Il pourra s’agir d’un regard diachronique revenant sur des recherches menées ces trente dernières années, comme de recherches contemporaines et plus ciblées sur des questions vives. Les réflexions proposées pourront interroger, par exemple, les enjeux autour de la culture numérique et/ou la culture du numérique, les liens entre innovations techniques, pratiques communicationnelles et processus démocratiques, les enjeux pour la science des pratiques participatives, ou des pratiques dite de « l’open science », etc.
Les
articles proposés pour ce numéro de RFSIC sont des articles
complets.
Sans
être un critère trop restrictif, ils feront entre 40000 et 50000
signes, espaces compris, hors bibliographie. Les auteurs doivent
fournir une courte biographie (comprenant un courriel), un résumé
et des mots-clés en français et en anglais voire dans une troisième
langue.
Il
est attendu une hiérarchisation de l'article avec des sous-titres de
niveau 1.1 maximum.
La
norme bibliographique est du type
NOM
Prénom, « Titre de l’article », Nom
de la revue,
2002, n° 2, p. 34-45 ou du type, pour un ouvrage, DUBY Georges
(dir.), Histoire
de la France urbaine. 1, La Ville antique : des origines au
XIe siècle. Paris,
Seuil, 1980 (le nombre de pages n'est pas indispensable). La qualité
de l'écrit (lisibilité, syntaxe, orthographe et coquilles) est un
critère d'évaluation.
Les
textes seront évalués en double aveugle.
Les
consignes de rédaction et d’évaluation complètes sont
disponibles à l'adresse suivante : http://rfsic. revues.org/401.
Calendrier
-
articles complets pour le 15 décembre 2015
-
avis le 4 janvier 2016
-
deuxième version de l’article pour le 15 janvier 2016
-
Numéro à paraître début 2016
Les propositions sont
à adresser à :