Le
dernier numéro de la Revue Française des Sciences de l'Information et de la Communication (RFSIC) vient de sortir. Il porte sur les
liens entre humanités numériques et Sciences de l'Information et de la Communication. J'ai eu le plaisir de
coordonner ce numéro avec Julia Bonnacorsi (Elico) et Valérie
Carayol (Mica).
Humanités numériques et SIC
Extrait
de l'introduction au dossier humanités numériques et SIC :
« Par
ce dossier d’articles, nous avons souhaité ouvrir un espace de
discussion sur les articulations entre SIC et humanités numériques,
et revisiter ce qu’ont produit de spécifique les SIC sur les
questions abordées par les chercheurs se réclamant des humanités
numériques. Quels cadres théoriques ont été éprouvés ?
Quelles avancées particulières seraient propres aux SIC dans un
contexte où la pluridisciplinarité est constitutive des projets
identifiés Humanités numériques ? Autrement dit, ce dossier
de la Revue Française de Sciences de l’Information et de la
Communication ouvre une discussion, qui, nous l’espérons se
poursuivra, sur ce que les SIC ont à dire des Humanités numériques
tout autant qu’à ce que les Humanités numériques apportent à la
réflexion en SIC.
[…]
Si l’intention du dossier n’est pas de fabriquer une homogénéité
artificielle, des synergies apparaissent et les articles présentent
plusieurs points communs. Majoritairement, il s’agit de textes
engagés, certains présentant des programmes de recherche et de
formation (Vial ; Bigot, Julliard, Mabi ; Mouratidou,
Vidal) au carrefour entre SIC et humanités numériques, d’autres
articles prenant même la forme d’un véritable plaidoyer voire
d’un manifeste pour positionner les SIC dans le tournant du
numérique (Cormerais, Le Deuff, Lakel, Pucheu). Ces textes
articulent la plupart des interrogations épistomologiques et
méthodologiques actuelles ouvertes par le numérique. Tous invitent
ainsi à interroger les catégories d’analyse utilisés en SIC
(Lebechec, Alloing) à prendre du recul face à cette urgence
apparente à faire des « studies » sur tel ou tel objet
(à partir d’un calendrier imposé par la recherche anglo-saxonne)
(Jahjah), à questionner les outils créés et utilisés pour
effectuer la production, le traitement et l’exploitation des
données comme dans l’analyse des controverses sociétales sur le
web (Bigot, Julliard, Mabi) ou encore à resocialiser les données
numériques (Ouakrat et Mésangeau) ».