mardi 24 mars 2009

Chris Anderson - Gratuit ! pourquoi la gratuite est l'avenir de l'économie

Le dimanche matin, je ne suis pas vraiment matinal mais j'essaie toujours de prendre au vol la chronique "Où va le monde ?" de Jacques Attali sur Europe 1. Plusieurs fois, Attali a évoqué des sujets qui m'intéressent dont plusieurs sur la révolution du modèle économique de la musique en ligne. Ce dimanche, oh surprise, il a évoqué le futur livre de Chris Anderson, Free ! "Gratuit ! Pourquoi 0 $ est le futur de l'économie ?"









Chris Anderson, Gratuit !



Chris Anderson, le rédacteur en chef de Wired va publier au mois de juillet un livre intitulé "Free" (Gratuit) dont l'annonce fait déjà grand bruit. Dans une conférence donnée à Austin (Texas), il a développé plusieurs arguments sur la gratuité, promettant à Free le même succès que son précédent best-seller La longue traîne.
Selon Chris Anderson, l'ensemble des produits va devenir progressivement totalement gratuit. Les débuts de cette tendance de fond sont visibles sur internet avec le développement d'une gratuité concernant la musique, les jeux en ligne, les logiciels... et comme modèle, "si vous ne rendez pas votre produit gratuit, le piratage le fera pour vous". La gratuité devient inexorable à tel point que "les entreprises devront, un jour ou l'autre, donner la majorité de leurs produits". Pourtant selon Chris Anderson, il n'existe pas de modèle économique de la gratuité.



Les modèles économiques de la gratuité



Chris Anderson recense plusieurs modèles économiques de la gratuité, repertoriés par Jacques Attali.

  • Complètement libre comme le fait la radio depuis plus d'un siècle (donner des informations gratuitement contre de la publicité).

  • Le modèle "freemium" qui consiste à distribuer une version gratuite grand public d’un produit, couplée à une version payante, plus évoluée, pour un marché de niche. Attali prend ainsi l'exemple de FlickR qui propose ainsi de passer à un modèle d"upgrade" payant. Anderson cite aussi les jeux en ligne (Club Penguin, Neopets, Second Life et d'autres jeux de rôle comme Maple Story) qui ne proposent qu'une infime partie de leurs jeux sous accès payant. "Si 5% des joueurs acceptent de payer, cela assure la rentabilité d'un produit", et, "au- delà de ce ratio, c'est du pur bénéfice".

  • Troisième modèle économique, celui des “subventions croisées”, qui consiste à offrir gratuitement un produit pour inciter le consommateur à en acheter un autre : un téléphone et des communications gratuites en échange d’un abonnement pour les données ; un rasoir en échange de lames. Demain, peut-être, de la même façon, on recevra gratuitement des ordinateurs et on paiera des logiciels, des conseils pour les utiliser et des abonnements internet ou pour des jeux en ligne.

  • Dernièrement, l'usage de la célébrité. "Il faut utiliser le piratage comme une forme de marketing" selon Anderson, pour monétiser la célébrité des auteurs des produits. Il donne l’exemple de l'industrie musicale, où les artistes peuvent monétiser leur popularité, grâce à des apparitions dans des spots publicitaires, au cinéma ou dans l'organisation de concerts. Ce modèle, pour lui, s’appliquera au cinéma, et à bien d’autres secteurs, dont la littérature.

Alors tout gratuit ?



Non, loin de là. Anderson a calculé que si 5% de personnes achètent un produit, ils couvrent les coûts de mise à disposition pour l’ensemble des consommateurs. Dans de nombreux secteurs, il faudra rééquilibrer la part du gratuit et du paiement des produits annexes. Cependant comme le souligne Attali, tout ne sera pas gratuit. Les besoins de base de l'être humain seront de plus en plus chers (boire, se nourrir, se loger, se déplacer...

Pour aller plus loin :



Mieux que le gratuit : le business model réinventé.
Kevin Kelly, l’ex-rédacteur en chef de Wired, explique dans cet article qu'Internet est une machine à copier. Des qualités ne peuvent pas être copiées. Il distingue ainsi 8 valeurs qui sont mieux que le gratuit et qui ne peuvent pas être copiées (parmi lesquelles l'immédiateté, la personnalisation, l'interprétation...).

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